sábado, 23 de outubro de 2010

Cardinal A. Stickler: Je remarque que, dans les pays dans lesquels la commu­nion est donnée presque exclu­sivement dans la main, même aux enfants, immédiatement les gens manifestent qu’ils ne sont absolument pas conscients de ce qu’ils tiennent dans la main. Ils vont même jusqu’à plaisanter. C’est très inquietant. Il nous faut prier pour faire changer cette pratique abusi­ve.

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MIS DEVANT LES FAITS

Cardinal A. Stickler

            « Les gens disent que les Pa­pes n’ont pas été obligés d’au­toriser la communion dans la main. Je peux vous raconter un souvenir qui prouve le contrai­re. Parlant un jour avec le car­dinal Benno Gut, qui était à l’époque le préfet de la Congrégation des Rites, je lui ai dit combien j’étais déçu par la fa­çon dont, en pratique, le décret du concile avait été transformé par les artisans de la réforme.
            J’étais moi-même expert du concile pour la Commission liturgique, c’est pourquoi je savais très bien quelle avait été l’intention des Pères et je connaissais très bien la teneur de ce décret. En voyant la contradiction entre le décret et la reforme – en réalité, non pas me réforme mais une véritable destruction – j’ai exprimé ma déception au cardinal Gut qui, au bout d’une demi-heure, m’a dit : « Père, je suis entièrement d’accord avec vous, mais nous n’avons eu aucun pouvoir dans l’élaboration de la reforme, car la Commission ne dépendait que du Pape. La Congrégation n’a pas été consultée. »
            (...) Le cardinal Gut m’a éga­lement dit : « Un jour, je suis allé voir le Pape (Paul VI) et, m’agenouillant devant lui, je lui ai dit : ‘Saint-Père, n’autorisez pas la communion dans la main parce que ce sera l’occasion, et même la cause, de très nom­breuses violations du caractère sacré du Saint Sacrement.’ Et le pape ma répondu : ‘Calmez­-vous, calmez-vous, je ne l’auto­riserai jamais’. » Trois mois plus tard, il l’autorisait. Pourquoi ? Parce que les représentants des conférences épiscopales avaient insisté, dans la mesure où elles I’avaient déjà introdui­te. L’abolir de nouveau aurait été aller à l’encontre de leur initiative. Et c’est ainsi qu’elles ont forcé la main du Pape, et le Pape en a donne la responsabilité aux évêques... Ainsi, dans ce cas, le Pape a été, en réali­té, contraint d’accorder cette concession parce que c’était un fait déjà établi par la désobéissance antérieure.
            Je remarque que, dans les pays dans lesquels la commu­nion est donnée presque exclu­sivement dans la main, même aux enfants, immédiatement les gens manifestent qu’ils ne sont absolument pas conscients de ce qu’ils tiennent dans la main. Ils vont même jusqu’à plaisanter. C’est très inquietant. Il nous faut prier pour faire changer cette pratique abusi­ve.
            Mais vous savez peut-être que le Pape Jean-Paul II était opposé à la communion dans la main. Il a refusé de donner la communion dans la main à la femme du président Giscard d’Estaing ; en France, il a dis­tribué la communion sur la lan­gue à tout le monde. Lorsqu’il est venu en Allemagne, le Pape, la encore, n’a donné la commu­nion que sur la langue. Alors les évêques ont dit : Pourquoi refu­sez-vous vous-même de la don­ner dans la main ? Votre prédécesseur, Paul VI, l’autorisait. Pourquoi la refusez-vous main­tenant ? Aussi a-t-il fini par céder. Mais il nous faut prier pour que Dieu éclaire les évêques et aussi tous les autres pour que cette pratique soit abolie car, dans de nombreux cas, elle est indubitablement un motif de non adoration ».

Extrait de Témoignages d’un expert au Concile, Alfons Stickler, CIEL, 1999, pp. 24-25.